LÉNA, UNE HISTOIRE PARISIENNE
Histoire de Léna
Certains lui prêtent d’être la fille illégitime d’un comte et d’une diseuse de bonne aventure (ce qui expliquerait son aisance dans tous les milieux…) d’autres, en s’appuyant sur son naturel désarmant et ses manières parfois rustiques, lui offrent des origines paysannes. Ce qui est certain, c’est que Léna cultive le mystère et celui de ses origines plus particulièrement.
C’est en faisant sienne la maxime de Liane de Pougy, célèbre courtisane, “Une courtisane ne doit jamais pleurer, jamais souffrir.” que Léna mene sa vie.
Au même titre que les grandes élégantes de son époque, Léna vit d’homme en homme sans jamais leurs appartenir. Plus que libertine, elle est libre.
Lasse de sa vie de salon où elle rencontre le tout Paris et dont personne ne se passe de ses charmes et en particulier un certain Baron H, elle quitte la ville pour vivre une parenthèse caribéenne. Elle pensait y trouver une nouvelle virginité sociale. Elle y fait surtout fortune. Saint Barthélemy, à cette époque, est sous contrôle de la Suède qui vient d’y abolir l’esclavage ce qui lui semble parfaitement adapté à sa situation. Elle y a une petit plantation de cannes à sucre fortement rentable. Cette aisance agricole tend à argumenter ses origines paysannes. Elle y “cultive” non seulement de la canne mais aussi Victor, l’enfant de sa gouvernante morte en couche. Il était nourrisson quand elle l’a recueilli. Il en a désormais 16. Un âge qui, à l’époque, en fait un homme, celui qui partage désormais sa vie, de manière bien différente de qu’elle avait connu jusqu’ici. Mais le spleen, expression chère à Baudelaire et à son époque, est là. Le spleen du pays, de la ville, de son bruit, de ses odeurs.
Le spleen de Paris est là. Elle décide donc de tout vendre et de faire son grand retour dans la Ville Lumière.
Elle arrive calmement par la Seine au petit matin. La ville est couverte de brume, comme pour masquer les changements que le Baron H avait entrepris. La brume levée, elle découvre alors, effarée, la transformation. Paris est passée de la sympathique bourgade à la cité cosmopolite. Une ville monde où tout bruisse sans cesse. Prise d’une frénésie, elle s’installe non loin du Louvre avec Victor, comme en souvenir de ses années dans les jardins du Palais Royal. Mais voilà, elle ne se sent plus chez elle désormais ici dans sa ville, dans cet hôtel. Soudain, elle se souvient d’un plan que son petit Baron, comme elle l’appelait à l’époque, lui avait montré. Une nouvelle ville, de nouvelles avenues, une nouveau souffle étaient là sur le papier de sa mémoire. Ni une ni deux, elle demande audience à son petit Baron, devenu un préfet puissant et respecté, qui s’empresse de lui donner.
La rencontre est étrange. Il voit devant lui la courtisane de son désir passé et, en même temps, la puissante et riche maîtresse qu’elle est devenue. Le Baron navigue entre tendresse, respect et crainte. Léna le sent et goûte ces sentiments nouveaux dans ces yeux dont elle ne connaissait que le désir.
Elle s’entretient avec son Baron de l’avenir de Paris et lui de lui répondre “le nord ! l’est ! Voilà où tout va se développer. D’ailleurs, voici les plans.” Les plans du souvenir et de l’avenir de Léna sont devant elle… Elle pointe du doigt un boulevard, non loin de deux gares, une position idéale pour une femme qui souhaite avant tout la liberté. Le Baron lui dit : “Le boulevard sans nom.” Elle lui répondit immédiatement “Donnez-lui un nom de bataille victorieuse. L’empereur en sera flatté. Il y a bien un front italien en ce moment.” Le Baron : “Tiens Magenta. La bataille et la couleur. Vous qui aimiez tant le violet, le pourpre, cela devrait vous plaire.” Léna toujours charmeuse : “Vous me connaissez si bien.”
À peine sortie de son rendez-vous, elle prend une voiture pour se rendre sur place et y découvre un vaste chantier qui semble sans limite, un souffle nouveau pour Paris. Une respiration dans la vie de Léna. Des bâtiments sortent de terre de toutes parts, mais là une parcelle vide directement sur le boulevard. La chance est là. Il lui faut, elle l’a. En maîtresse fortunée, en femme d’affaires avisée, elle y fait bâtir l’hôtel de son désir, l’hôtel de sa réussite, à son image : provoquant, élégant et chaleureux. Elle le transmet à Victor, son fils sans père, elle qui était une femme, une maîtresse sans mari. Il transmet cette respiration aux voyageurs de passage et fait ainsi perdurer la légende d’une élégante trop dérangeante pour l’histoire.
DES CHAMBRES D’EXCEPTION
Tels les anciens boudoirs, les chambres enveloppent de douceur et d’élégance les occupants. Les matières sont délicates et légères, les couleurs féminines et raffinées. Chaque pièce a une identité unique, composée autour de papier peint racé : ici des plumes de paon, là des motifs graphiques dorés, des rayures marines ou encore des feuilles de palmiers… Le moindre détail a été étudié, depuis la robinetterie Impériale à la penderie en laiton jusqu’aux appliques très « Art Déco ». Les chambres de Léna ont été pensées comme des cocons de confort pour les voyageurs avec tout le nécessaire pour un séjour reposant et inoubliable.
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